Une start up littéralement de l’anglais « mettre en marche » est une entreprise en phase de lancement qui repose sur l’innovation. Cette innovation en cas de succès peut entrainer un fort potentiel de croissance. Seul bémol, s’agissant d’une entreprise en phase de lancement, celle-ci n’a bien souvent pas encore commercialisé son produit. De plus comment savoir si celle-ci a de véritables chances de réussir ? Alors comment évaluer une start-up ?
Evaluer une start up : prise en compte de critères extra-financiers
N’ayant aucun historique, l’investissement dans une start up repose essentiellement sur la confiance. C’est pourquoi plusieurs critères extra-financiers vont avoir leur importance :
- L’historique du fondateur : une personnalité ayant déjà fait ses preuves va inspirer confiance.
- Le staff : le savoir faire des équipes qui vont accompagner le projet est également un critère de confiance.
- Un produit innovant avec des chances de convaincre les consommateurs. Le produit doit avoir de véritables chances de réussir et pour cela il doit répondre à une réelle demande.
- Un business plan solide : il est vrai qu’il est très complexe de mener un prévisionnel sur une entreprise qui n’a aucun historique. Cependant apporter des sources fiables, reconnues aux estimations va crédibiliser votre business plan.
Marc SIMONCINI qui a investi et créé de multiples entreprises dont Meetic, l’a très bien compris. Avant le lancement d’un de ses derniers projets nommé Angell qui a pour ambition de révolutionner le vélo électrique, cet entrepreneur a fait beaucoup parlé notamment en participant à l’émission sur M6 « Qui veut devenir mon associé ? » où son charisme a beaucoup plus aux téléspectateurs. Après cette émission il a multiplié les interviews dans de nombreux médias.
Un fondateur qui inspire confiance, des équipes compétentes et un produit qui répond à une réel besoin, voici les arguments mis en avant par Marc SIMONCINI lors du lancement de Angell. Selon Les Echos Angell souhaite désormais lever 20 millions d’euros. Nul doute que la qualité des équipes et la personnalité du fondateur doivent peser sur la valorisation de l’entreprise.
Evaluer une start up : prise en compte des critères financiers
Le critère financier reste tout de même primordial. De ce fait un business plan solide doit être présenté. Les personnes qui investissent dans un projet s’attendent à un retour sur investissement. Et dans une start up le taux de rentabilité exigé par les investisseurs peut être très élevé de 20% à 75%. Ces taux vont varier en fonction du développement de la start up. Plus la start up est jeune plus le risque est potentiellement élevé.
Deux méthodes d’évaluation
Pour répondre à la question comment évaluer une start up ? Sachez qu’il est possible d’utiliser deux méthodes : la méthode des flux de trésorerie et la méthode des comparables. Dans ces deux méthodes s’agissant d’une entreprise avec un potentiel de croissance élevé, nous allons adopter un raisonnement inverse. C’est à dire que nous allons calculer la valeur finale de l’entreprise et allons ensuite actualiser cette valeur finale en fonction du taux de rentabilité exigé par les futurs investisseurs.
Méthode des flux de trésorerie
Etape 1 : calcul des flux de trésorerie
Pour rappel les flux de trésorerie se calculent de la manière suivante :
- Résultat net (déduction de l’impôt faite) + amortissements, provisions de l’exercice qui ne sont pas décaissables – investissements réalisés -/+ variation du besoin en fonds de roulement (ce BFR est généralement croissant dans le cas d’une start up).
Etape 2 : actualisation des flux de trésorerie
En principe dans le cadre d’une start up on considère que le développement dure 5 ans. Nous allons actualiser les flux de trésorerie des 5 premières années en fonction du taux de rentabilité exigé par les investisseurs.
On aura donc : (flux de trésorerie année 1) * (1+taux de rentabilité exigé) ^année 1 + (FT2) * (1TR2) ^2 + …… jusqu’à la 5ème année.
Si le montant total est positif cela signifie que l’entreprise va réussir à garder de la trésorerie tout en payant les dividendes exigés par les investisseurs.
Etape 3 : calcul de la valeur terminale
La valeur terminale peut se calculer de deux manières :
- lorsque l’entreprise prévoit que les flux de trésorerie à l’avenir vont rester constant on réalise le calcul suivant : Flux de trésorerie dernière année/ intérêt exigé
- au contraire si une croissance des flux de trésorerie est prévue on utilise la formule suivante : flux de trésorerie / (taux de rentabilité exigé – taux de croissance des flux de trésorerie). Il s’agit de la formule de Gordon et Shapiro. Il faut tout de même noter que cette formule est très théorique puisqu’il est rare que les flux de trésorerie d’une entreprise augmentent de façon indéfinie.
Valeur de l’entreprise = valeur terminale + montant des flux de trésorerie actualisées avant la date de calcul de la valeur terminale.
Méthode des comparables
Pour évaluer une start up on se base principalement sur le PER des entreprises similaires. Cette méthode subie quelques critiques puisqu’en principe pour une entreprise innovante, il est difficile de déterminer des entreprises similaires.
Pour rappel le PER s’obtient en divisant le prix d’une action par le bénéfice net dégagé par une action. Ce qui revient aussi à diviser les capitaux propres d’une entreprise à son bénéfice net. Le PER permet de mettre en avant combien de résultat net représente la capitalisation. Grossièrement on pourrait dire qu’il faux X année pour rentabiliser le capital.
Etape 1 : Calcul du PER moyen
On identifie et relève les PER des différentes entreprises du même secteur.
On réalise ensuite une moyenne de ces PER.
Etape 2 : Multiplication du PER
Comme le calcul du PER consiste à diviser les capitaux propres par le résultat net. On va ici multiplier le PER moyen par le résultat net de la dernière année (comme on l’a évoqué généralement au bout de 5 ans).
Exemple : L’entreprise X souhaiter lever des fonds. Elle intervient dans le domaine de l’automobile. Et son business plan prévoit la cinquième année (année où les investisseurs souhaitent se retirer) un résultat net de 3M €. Le PER moyen dans le secteur est de 10.
On réalise donc : 10 * 3M = 30M €
Etape 3 : Actualisation de la valeur
La valeur précédemment calculée par multiplication du PER, va devoir être actualisée. En effet, il faut prendre en compte la rémunération que l’entreprise va verser à ses actionnaires, au cours de ces années.
En reprenant l’exemple de l’étape 2, si les investisseurs souhaitent obtenir un rentabilité de 30%. La valeur de l’entreprise va diminuer du fait qu’elle va devoir verser une somme d’argent à ses actionnaires chaque année.
La valeur de la start up va s’obtenir par le calcul suivant : 30M * (1 + 30%) ^-5 = 8.08 M €