Mieux vaut-il emprunter ou recourir à des fonds propres ? Cette problématique de choix de structure de financement revient très souvent. Nous allons mettre fin au suspens tout de suite, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse à cette question. En effet, la réponse va dépendre de plusieurs facteurs et chaque situation va être différente.
Définition de la structure de financement
Avant de nous lancer il est important de rappeler la définition de la structure de financement. La structure de financement répond au problème « comment je vais financer les actifs nécessaires à mon activité ? ». Il existe désormais de multiples moyens de financer son entreprise. Mais sur du long terme cela se fait bien souvent par des fonds propres ou des dettes financières.
Enfin, la structure de financement se définit plus exactement comme la proportion de fonds propres et dettes financières d’une entreprise. Et quelle est la meilleure proportion ?
Quelle est la meilleure structure de financement ?
Les ressources détenues par l’entreprise peuvent provenir des actionnaires ou bien de dettes auprès de divers organismes. Ces ressources ont tout de même un coût puisque les actionnaires vont exiger des dividendes et les banques vont demander le paiement d’intérêts.
Des capitaux propres qui rassurent
Les actionnaires qui détiennent les fonds propres sont considérés comme des créances dits résiduels. On rembourse les actionnaires s’il reste des capitaux, une fois que toutes les dettes ont été soldées. Les capitaux propres apportent donc une certaine garantie vis à vis des organismes de crédits. C’est d’ailleurs un des éléments qui va déterminer la capacité d’emprunt.
Même si ce n’est bien entendu pas le seul :
- les flux de trésorerie générés par votre activité va avoir un rôle
- le stade d’avance de votre organisation. Une entreprise qui exerce depuis une vingtaine d’année pourra en principe plus facilement emprunter qu’une entreprise qui se lance.
- Certains secteurs d’activités sont plus rassurant que d’autres
- les caractéristiques de l’actif à financer. La banque va regarder s’il est possible de vendre facilement l’actif. On parle de liquidité de l’actif. C’est un élément qui rassure puisqu’en cas de problème l’actif financé pourra être revendu afin d’éponger les dettes. Ce qui signifie qu’un actif très spécifique à une activité sera plus difficile à financer.
Les avantages d’emprunter
L’emprunt bancaire à de multiples avantages outre sa facilité d’accès. En effet, il peut être plus rapide d’obtenir une offre de prêt que de trouver un nouvel actionnaire.
Un taux plus faible
Nous avons expliqué ci-dessus que les actionnaires sont remboursés une fois que tous les créanciers ont été désintéressés. De ce fait, les actionnaires prennent ainsi plus de risques. Ils exigent donc en contrepartie une rémunération plus élevée de leurs capitaux comparé aux établissements bancaires.
Effet de levier et intérêts déductibles
Modigliani et Miller sont à l’origine de plusieurs théories sur la structure de financement. Dans un premier temps, ils ont porté une théorie dans le cas d’un monde idyllique (cas d’un marché parfait, sans asymétrie d’informations et sans impôt). Dans cette situation il n’y aurait pas de structure de financement meilleure qu’une autre.
Ils ont ensuite formé une seconde théorie en prenant notamment en compte l’impact de l’impôt. Cette seconde théorie à fait ressortir la possibilité d’obtenir un effet de levier. En effet, l’entreprise va créer de la valeur lorsque le coût de la dette est plus faible que la rentabilité obtenue par les actifs financés. De plus, l’emprunt va aussi permettre de réaliser une économie d’impôt. Les intérêts d’emprunts sont contrairement aux dividendes déductibles.
Attention tout de même, trop d’emprunt risque d’accroitre le risque pris par les créanciers. Les organismes de crédits exigeront des intérêts plus élevés. Tout comme les actionnaires demanderont plus de dividendes.
En résumé, il n’y a pas de structure de financement meilleure qu’une autre. La structure idéale est propre à chaque entreprise, en fonction de son secteur d’activité, ses ambitions à venir, son aversion au risque etc…