Une fois tous les douze mois, les organisations sont tenues de réaliser un inventaire de leurs stocks. Cet inventaire va ensuite permettre de valoriser et réaliser la comptabilisation des stocks de l’entreprise.
Obligation de réaliser un inventaire physique
L’article L123-12 du Code de Commerce précise que l’entreprise doit réaliser un inventaire physique tous les douze mois afin de contrôler la valeur de son actif. Toutefois le Code de Commerce n’impose pas l’entreprise à suivre un type d’inventaire en particulier. Il peut donc s’agir d’un inventaire annuel à la clôture, tournant (c’est à dire en plusieurs fois par groupe de références) ou encore permanent (en continu via chaque entrée et sortie).
Valorisation des stocks
Pour les matières premières et marchandises, l’évaluation du stock se fait en fonction du cout d’acquisition. Tandis que pour les en-cours et produits finis la valorisation des stocks se détermine par le cout de production.
Il existe différentes méthodes de calcul pour valoriser les stocks de matières premières ou de marchandise d’une entreprise.
Cela peut être la méthode PEPS, CUMP ou encore selon le coût réel d’acquisition du bien.
L’article 321-22 du PCG définit les méthodes de valorisation à utiliser. A savoir que pour les biens non identifiables, la méthode retenue doit être la méthode PEPS ou CUMP. Au contraire si le bien est identifiable la méthode du coût réel d’acquisition doit être retenue.
Premier entré premier sorti (PEPS/ FIFO)
La méthode du premier entré premier sorti de l’anglais first in first out consiste à valoriser les stocks en considérant que les articles sortis sont ceux qui ont été acquis en premier.
Exemple : L’entreprise avait en stock en N-1, 10 tournevis valorisés 500 €. Le détail est le suivant :
- 3 tournevis achetés en 09/18 pour 150 €
- 5 tournevis acquis le 03/19 pour 200 €
- 2 tournevis achetés le 09/19 pour 150 €
En N aucun tournevis a été acheté. Et 8 tournevis ont été vendus. A la clôture de l’exercice comptable le stock de 2 tournevis est valorisé à 150 €. Les stocks sortis en premier sont les plus anciens (premier entré premier sorti).
Cout unitaire moyen pondéré (CUMP)
La méthode CUMP consiste à calculer un cout unitaire moyen pondéré. C’est-à-dire calculer « une moyenne unitaire ». On effectue alors le calcul suivant pour obtenir la valorisation unitaire d’un produit : prix total / quantités.
Si on reprend notre exemple précédent la valorisation en stock serait de 500 € /10 =50 €/ tournevis.
A la clôture de l’exercice il ne reste que deux tournevis. La valorisation du stock est donc 50 € * 2 = 100 €.
Cout réel d’acquisition
Dans cette méthode les biens sont identifiables, la valorisation se calcule en prenant en compte tous les couts qui se rapportent au bien. Cela peut être une commission, des frais de transport, de douanes…
On ne peut pas reprendre le même exemple car les tournevis ne sont pas des biens identifiables.
Exemple : un centre équestre a acquis un cheval 1200 €. Pour être sûre de faire le bon choix, elle a demandé à un vétérinaire en amont d’ausculter l’animal. Le vétérinaire a établi une facture pour 200 €.
Le cheval dans le cas où il n’est pas immobilisé va donc être valorisé en stock pour 1200 € + 200 € de frais de vétérinaire = 1400 €
Cout de production
Pour les en-cours et stocks de produits finis on valorise les stocks au cout de production. Un cout de production se calcul en prenant en compte l’ensemble des coûts. C’est à dire les charges directes et les charges indirectes.
Une charge est dite directe, lorsque celle-ci est directement incorporable au cout de production. Les matières premières sont directement incorporables au cout de production d’un produit fini.
Tandis qu’une charge est dite indirecte lorsque celle-ci n’est pas directement incorporable au cout de production. Les couts liés à la consommation en électricité d’une entreprise ne peuvent pas être directement incorporés au cout de produit d’un produit fini. En effet, l’entreprise consomme de l’électricité pour élaborer d’autres produits. Il va donc falloir calculer la part de cette consommation qui se rattache au produit fini en question.
Comptabilisation des stocks de matières premières et marchandises
Une fois que l’on a déterminé la valorisation de ses stocks il nous reste plus qu’à réaliser les écritures comptables. On comptabilise les stocks par le biais d’un compte de stocks et un compte de variation de stocks. On utilise un compte de variation de la classe 6 pour les stocks de matières premières, autres approvisionnements et les marchandises.
La comptabilisation pour les stocks de matières premières est la suivante :
En fin d’exercice
Comptes | Débit | Crédit |
31 « stocks de matières premières »/ 32 « stocks autres approvisionnements »/ 37 « stocks de marchandises » | X | |
6031 « variation de stocks de matières premières »/ 6032 « variation stocks autres approvisionnements » / 6037 « variation stocks de marchandises » | X |
En début d’exercice N+1
31 « stocks de matières premières »/ 32 « stocks autres approvisionnements »/ / 37 « stocks de marchandises » | X | |
6031 « variation de stocks de matières premières »/ 6032 « variation stocks autres approvisionnements » / 6037 « variation stocks de marchandises » | X |
Lors de l’ouverture du prochain exercice, l’écriture de stocks est extournée. Cette extourne permet de solder les comptes de stocks (comptes de la classe 3). Ce qui va permettre en fin d’exercice N+1 d’avoir uniquement la valorisation des stocks de l’année en compte de stocks de la classe 3.
Et dans un autre temps le fait de débiter le compte de variation de stocks en début d’exercice (compte 603) va permettre d’avoir en solde en fin d’exercice, le montant qui correspond à la variation de stocks.
Comptabilisation des stocks de produits finis et en-cours
Pour les stocks de produits finis et en cours la logique est la même sauf que l’on utilise un compte de variation de la classe 7.
Voici la comptabilisation des stocks de produits finis :
En fin d’exercice
Comptes | Débit | Crédit |
33 « stocks en-cours de production de biens »/ 34 « stocks en-cours de production de services »/ 35 « stocks de produits » | X | |
7133 « variation des stocks d’en-cours de production»/ 7134 « variation stocks en-cours de production de services» / 7135 « variation stocks de produits» | X |
En début d’exercice N+1
33 « stocks en-cours de production de biens »/ 34 « stocks en-cours de production de services »/ 35 « stocks de produits » | X | |
7133 « variation des stocks d’en-cours de production»/ 7134 « variation stocks en-cours de production de services» / 7135 « variation stocks de produits» | X |
Toujours dans l’optique de solder les comptes de stocks en début d’exercice on réalise une écriture d’extourne en début d’exercice.
Exemple de comptabilisation de stocks
L’entreprise A avait en N-1 une valorisation de stocks de produits finis pour 55 000 €. A la clôture de l’exercice N le stock est supérieur à celui de l’année passée puisqu’il est désormais de 70 000 €. On constate les écritures comptables suivantes :
En début d’exercice (extourne N-1)
Comptes | Débit | Crédit |
71355 « variation des stocks de produits finis » | 55 000 € | |
355 «produits finis » | 55 000 € |
A la clôture de l’exercice
71355 « variation des stocks de produits finis » | 70 000 € | |
355 «produits finis » | 70 000 € |
Pour rappel en début d’un exercice, on reprend l’ensemble des comptes de bilan (comptes de capitaux, d’immobilisations, stocks, créances et dettes) pour leur solde qu’ils avaient à la clôture du dernier exercice. Il s’agit d’une écriture dite d’à nouveaux.
Notre extourne à l’ouverture va donc solder l’à nouveau du compte 355.
Enfin, à la clôture de l’exercice on aura en solde du compte 355, 70 000 €. Ce qui correspond bien à la valorisation des stocks de produits finis. Et en compte de variation 71355, le solde va être de 70 000-55 000 = 15 000 €. On constate donc qu’une augmentation de stocks va augmenter le résultat de l’entreprise. Ce qui est logique puisqu’une partie de la production n’a pas été vendue. De ce fait, il faut neutraliser l’ensemble des couts engagés pour cette production non vendue.
Pour mieux comprendre :
Un magasin de chaussure débute son activité et achète 100 chaussures à 50 € soit 5000 €. Elle en revend 50 à 100 € soit 5000 €. Son résultat est donc de 5000 € (produits) – 5000 € (charges) + 2500 € (variation de stocks 50 chaussures à 50 €) = 2500 €.
Si la variation de stocks n’était pas prise en compte pour le calcul du résultat, le résultat serait incohérent puisqu’une marge de 50 € a été dégagée par chaussures et le résultat aurait été de 5000 – 5000 = 0 €.
Sources :
Afin de rédiger cet article nous nous sommes appuyé sur différentes sources dont :
- La plateforme https://www.l-expert-comptable.com qui via son site met à disposition gratuitement un panel d’informations en lien avec la comptabilité. Si vous voulez aller plus loin ce site vous expliquer notamment quelle méthodologie suivre pour réaliser votre inventaire physique.
- Le bulletin officiel des finances publiques pour la partie concernant la valorisation des stocks.
- Compta-facile.com : un site qui détaille la comptabilisation de différentes écritures comptables.