Plusieurs méthodes permettent de connaître la valorisation d’une entreprise. La méthode DCF (discounted cash-flow) est l’une de ces méthodes. En plus d’explications détaillées, vous bénéficierez d’un exemple concret.
Méthode DCF : définition
La méthode des discounted cash flow comme son nom l’indique repose sur une actualisation des flux de trésorerie. Le but est de déterminer les flux de trésorerie qui vont revenir à l’entreprise après règlement des organismes de crédits et des investisseurs.
Calcul par la méthode des DCF
Etape 1 : Calcul des flux de trésorerie disponible
Le calcul des flux de trésorerie générés par l’activité s’obtient en partant du résultat opérationnel.
A ce résultat est soustrait l’impôt afin d’obtenir le résultat opérationnel net. On rajoute ensuite les charges dites calculées c’est à dire quelles sont purement comptables et n’ont pas d’incidences sur les entrées et sorties d’argents. Enfin on retire les besoins de trésorerie nécessaire à l’exploitation de l’entité (BFR et investissement).
Résultat opérationnel brut |
– impôt |
+ dotations aux amortissements et provisions (DAP) |
-/+ besoin en fonds de roulement (BFR) |
– investissement net de cession |
Flux de trésorerie disponible |
Etape 2 : calcul du cout moyen pondéré du capital
Le cout moyen pondéré du capital (CMPC) prend en compte le cout de la dette ainsi que le cout lié à la rémunération des investisseurs. Le but est de calculer la rentabilité en fonction du marché actuel.
Calcul du cout de l’endettement
Ce sont les conditions du marché actuel qui déterminent le cout de l’endettement. Bien souvent afin de faciliter les choses on reprend le cout de la dette inscrit dans la comptabilité.
Calcul du cout des capitaux propres
Il s’agit du taux de rentabilité exigé par les investisseurs, actionnaires. Le taux exigé par les investisseurs va dépendre du marché ainsi que du niveau de risque pris.
On détermine bien souvent le taux de rentabilité exigé par la méthode du MEDAF soit : Taux sans risque + prime de risque X Bêta
- les obligations d’état servent bien souvent de référence en matière de taux sans risque
- la prime de risque correspond à la différence de rentabilité entre un portefeuille risqué (actions) et un portefeuille non risqué (obligations d’état).
- Le Bêta permet de calculer la sensibilité (en terme de variations de rentabilité puisque des variations importantes impliquent un risque plus élevé) d’un titre par rapport au marché.
Enfin pour déterminer le cout moyen pondéré du capital on procède à une pondération. Exemple si les couts calculés sont les suivants :
- cout de la dette net d’impôt = 4% pour 500 k €
- cout des capitaux propres = 8% pour 1M €
On réalise alors pour déterminer le CMPC : (4% * 500K + 8% * 1M)/1,5M = 6.67%
Etape 3 : actualisation des flux de trésorerie
Le business plan ou prévisionnel financier va permettre de déterminer les flux de trésorerie disponible (étape 1).
Il ne reste plus qu’à calculer les flux de trésorerie actualisés pour les années comprises dans le business plan.
Etape 4 : calcul de la valeur terminale actualisée
Il est compliqué de lire dans l’avenir et de réaliser des prévisions sur le long terme. Le business plan prévoit généralement des prévisions à 5 ans. Au delà il ne va donc pas être possible de calcul de flux de trésorerie actualisé.
C’est pourquoi on calcul la valeur terminale, qui va correspondre à la valeur de l’entreprise au delà des périodes comprises dans le business plan.
Il existe plusieurs moyens de calculer une valeur terminale. Mais dans la méthode DCF on réalise une actualisation à l’infini.
Cette actualisation à l’infini peut revêtir deux formes :
- une valeur terminale en prenant en compte pour l’avenir des flux de trésorerie constants. On réalise alors le calcul : (flux de trésorerie / actualisé au cout moyen pondéré du capital). Puis pour actualiser la valeur on met le résultat à la puissance – dernière année du business plan. Soit pour un business plan qui se limite à 5 ans : (flux de trésorerie / actualisé au cout moyen pondéré du capital)^-5
- une valeur terminale en prenant en compte pour l’avenir des flux de trésorerie en constante évolution (par un taux de croissance). Cette méthode connaît quelques critiques du fait que dans la pratique il est rare qu’une entreprise ne cesse de voir son flux de trésorerie croître indéfiniment. On utilise pour cela la formule de Gordon Shapiro : (flux de trésorerie disponible de la dernière année du business plan * (1+taux de croissance))/ (cout moyen pondéré du capital calculé lors de l’étape 2 – taux de croissance). La encore on procède ensuite à l’actualisation en mettant le résultat à la puissance moins la dernière année du business plan.
Etape 5 : valeur finale de l’entreprise
La valeur finale de l’entreprise se calcule par la somme des flux de trésorerie actualisés (pour chaque année du business plan) calculée lors de l’étape 3 + valeur terminale actualisée calculée lors de l’étape 4.
A savoir que le résultat obtenu correspond à la valeur économique de l’entreprise soit la valeur des capitaux propres et de l’endettement. Pour obtenir simplement la valeur des capitaux propres de l’entité il vous faudra ensuite soustraire le montant de l’endettement net de l’entreprise évaluée.
Exemple de calcul par la méthode des DCF
Pour mieux comprendre l’ensemble de la méthode des discounted cash-flow voici un exemple. Nous sommes le 1/1/N est allons essayer de déterminer la valeur de l’entreprise GSE.
Le business plan de la société GSE fait apparaître les chiffres d’affaires suivants :
N | N+1 | N+2 | N+3 | N+4 | N+5 | |
CA | 100K | 110K | 150k | 180k | 190k | 195k |
- la taux de marge opérationnelle (hors amortissements) représente 50%
- les amortissements sont de 2k € en N puis de 5K€ à partir de N+1 jusqu’à N+5
- un investissement pour 25K € a été réalisé au 1/1/n+1. Tandis qu’aucun matériel n’a été cédé.
- le BFR est égal à 30 jours de CA (sur une année de 365 jours)
- un emprunt de 50K au taux de 4% a été consenti. Ce montant correspond à l’endettement net qui reste constant durant les prochaines années.
- GSE a émis 100 actions à 1000 €
- les titres risqués sont rémunérés par le marché au taux de 8% tandis que les obligations d’états sont rémunérées au taux de 2%.
- le Bêta de la société GSE par rapport au marché est de 1.3
- le taux d’imposition est de 25% et les flux de trésorerie sont censés rester constants après N+5
Etape 1 : détermination des flux de trésorerie
Calcul du résultat d’exploitation net :
N | N+1 | N+2 | N+3 | N+4 | N+5 | |
CA | 100 | 110 | 150 | 180 | 190 | 195 |
Marge opération (50%) | 50 | 55 | 75 | 90 | 95 | 97,5 |
Amortissements | 2 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 |
Résultat opérationnel brut | 48 | 50 | 70 | 85 | 90 | 92,5 |
Impôt 25% | 12 | 12,5 | 17,5 | 21,25 | 22,5 | 23,125 |
Résultat opérationnel net | 36 | 37,5 | 52,5 | 63,75 | 67,5 | 69,375 |
Calcul des flux de trésorerie une fois le résultat opérationnel net déterminé.
N | N+1 | N+2 | N+3 | N+4 | N+5 | |
Résultat opérationnel net | 36 | 37,5 | 52,5 | 63,75 | 67,5 | 69,375 |
+ amortissements | 38 | 42,5 | 57,5 | 68,75 | 72,5 | 74,375 |
– BFR (30/360)* CA | 8,33 | 9,17 | 12,50 | 15,00 | 15,83 | 16,25 |
– Acquisition d’immobilisation | 25 | |||||
Flux de trésorerie disponible | 65,67 | 45,83 | 97,50 | 117,50 | 124,17 | 127,50 |
Etape 2 : Détermination du CMPC
Calcul du cout de la dette = 4%*(1- taux d’impôt soit 0.25) = 3%
Calcul du cout des capitaux propres en utilisant le modèle du MEDAF = actif sans risque + prime de risque (rémunération du titre risqué – rémunération de l’actif sans risque) * Bêta
= 2% + (8%-2%) * 1.3 = 9.8%
Enfin on pondère les résultats obtenus pour avoir le CMPC = (50K * 3% + 100K (100 actions à 1000€) * 9.8%)/ 150K = 7.5%
Etape 3 : Détermination des flux de trésorerie actualisés
31/12/N | 31/12/N+1 | 31/12/N+2 | N+3 | N+4 | N+5 | |
Flux de trésorerie disponible | 65,67 | 45,83 | 97,50 | 117,50 | 124,17 | 127,50 |
Flux de trésorerie actualisé au CMPC de 7,5% | 65.67*(1.075)^-1 = 61,09 | 39,66 | 78,48 | 87,98 | 86,49 | 82,62 |
Etape 5 : Détermination de la valeur terminale
Dans notre exemple, les flux de trésorerie sont censés rester constants après N+5.
La valeur terminale va donc se calculer ainsi : (127.5K/7.5%) = 1700K
Et la valeur terminale actualisée sera de 1700K*(1.075)^-6 = 1102K
Etape 6 : Détermination de la valeur finale de l’entreprise
Valeur économique finale de l’entreprise = Somme des flux de trésorerie actualisés + Valeur terminale = 436.32K + 1102 K = 1538.32 K
31/12/N | N | N+2 | N+3 | N+4 | N+5 | |
Flux de trésorerie actualisé au CMPC de 7,5% | 61,09 | 39,66 | 78,48 | 87,98 | 86,49 | 82,62 |
Somme des flux de trésorerie actualisés : 61,09+39,66+78,48+87,98+86,49+82,62 = 436,32K
Valeur terminale = 1102K
La valeur économique se décompose :
- valeur des capitaux propres pour 1538.32k – 50k (montant de l’endettement net) = 1488.32k €
- valeur de la dette = 50k €
Trouver les meilleurs placements pour son excédent de trésorerie professionnelle
Si vous avez réussi à bien gérer votre entreprise, il est possible que vous ayez des excédents de trésorerie professionnelle. C’est une très bonne chose et cela signifie que vous arrivez non seulement à générer suffisamment de bénéfices pour vous payer convenablement, mais également pour avoir davantage de trésorerie qu’escompté. Si cela peut vous permettre de constituer une épargne pour prévenir d’éventuels coups durs ou d’investir dans votre entreprise, par exemple en machines ou en matériel professionnel, cela peut également vous permettre de placer votre argent. Que ce soit un excédent régulier ou exceptionnel, le placer pourra permettre de réaliser davantage de bénéfices, sans avoir à travailler davantage. Et pour trouver le meilleur investissement possible, comparez les placements avec placement-tresorerie.fr
Ce cabinet de conseil en gestion de patrimoine est spécialisé dans le placement de trésorerie et dans l’optimisation de la rémunération. Les experts sauront vous trouver le meilleur placement possible, qu’importe la nature de votre entreprise ou le montant de vos excédents. Vous trouverez ensemble une stratégie adaptée à votre situation afin de générer rapidement le plus de gains possible. Selon les placements que vous choisirez avec le cabinet, certains fonds pourront être débloqués rapidement, mais d’autres non. Réfléchissez donc bien à vos choix de placements si vous pensez devoir rapidement récupérer votre capital, notamment si vous avez des projets d’investissement importants pour votre entreprise.
Les différentes formes d’investissements
Vous pourrez choisir de placer votre excédent de trésorerie dans différents actifs. Le placement le plus connu, et sûrement le plus sûr du marché immobilier, est celui des SCPI. C’est un investissement qui vous permettra d’être rentable sur le moyen et long terme, et qui vous permettra de percevoir des gains réguliers. Cet investissement donne l’avantage d’éviter les contraintes liées à l’investissement immobilier détenu en direct. Cela consiste à acquérir des parts dans une société de placement immobilier, et vous toucherez donc des gains à hauteur de votre investissement. Cependant, il y a un risque d’illiquidité et de perte du capital en fonction des variations du marché immobilier. Mais les dernières années tendent à réduire ce risque drastiquement, tant le marché est avantageux.
Vous pourrez également placer votre trésorerie un compte à terme. C’est le placement le plus basique et sécurisé, cependant ce n’est pas celui qui va vous rapporter le plus de bénéfices. Sa rentabilité variera en fonction de la durée du placement, que vous aurez définie dès le départ. Le taux d’intérêt sera contractualisé et vous saurez exactement combien ce placement vous rapportera. Les taux sont cependant extrêmement bas depuis plusieurs années et votre taux de rentabilité sera très bas. Il existe encore de nombreuses autres possibilités de placements financiers comme le contrat de capitalisation, le crowfunding immobilier ou encore le private equity. Autant de placements qu’on ne connaît pas nécessairement si l’on n’est pas un expert du monde financier. Une raison supplémentaire d’avoir recours à des experts pour ses placements d’excédents professionnels.